Le concours d’idée, au-delà d’un simple projet d’aménagement classique a été pour nous l‘occasion de réfléchir à un processus pour la création d’un paysage actif et vivant, adapté à ce site industriel peu mis en valeur.

En considérant le site dans sa grande géographie, en développant des dynamiques d’écosystèmes hydrauliques adaptés aux risques d’inondations et en activant la vivacité industrielle du site, nous avons souhaité écrire un nouveau chapitre de l’histoire du quartier.

Ainsi plus qu’une simple reconquête des berges, nous proposons ici un parc métabolique urbain permettant d’initier une double renaissance paysagère et programmatique.

En limitant l’urbanisation, les PAPI ont déjà amorcés la renaturation des berges du Furan à un endroit stratégique de la métropole stéphanoise où la rivière est encore à ciel ouvert.

Ce processus vertueux doit être poursuivi et le programme AMITER nous a permis de poser la question du projet au prisme du contexte de crise climatique actuel : comment apprivoiser la ville du faire et de l’emploi dans un cadre environnemental tout en réduisant le risque d’inondation ?

Aussi, il nous a apparu indispensable de doubler la renaissance paysagère en cours d’une renaissance programmatique, et de proposer un processus de développement à faible impact carbone.

C’est dans ce souci environnemental et économique que les invariants et les outils du projet-processus de parc métabolique se sont posés :

- conservation au maximum des existants (trame viaires, usages, activités économiques …)

- recyclage du déjà-là et réemploi de la matière

- valorisation de la biodiversité et réduction de l’empreinte carbone du projet d’aménagement 

Prenant le temps comme matière de projet, nous avons décomposé le processus en 3 temps :

 1er temps : une structure capable

Les surfaces extérieures proches du Furan sont libérées et les parkings sont mutualisés au sein d’un parking temporaire dans la friche JTECK. Un moulin Carbone, maison du projet est implanté au cœur du quartier. Il accueille la concertation autour notamment du nouveau schéma de mobilité et s’ouvre sur une grande place évènementielle, inondable et poreuse.

2nd temps : le design de la déconstruction

Les dynamiques de la déconstruction et du réemploi se poursuivent grâce à la libération des parcelles de la zone PPRI rouge. La construction au nord du site Jtek d’un parking silo permet la reconversion de la friche en ressourcerie et cellule de recherche sur le réemploi, en partenariat avec l’école de design et les beaux-arts. L’implantation d’un second moulin, le Moulin du Parc est le point de départ d’un nouveau GR.

3eme temps : le paysage productif

Un troisième moulin, le Moulin du Furet, au sud du site accompagne la découverture du Furet. La cellule de recherche s’ouvre à la question des biomatériaux et du design de décarbonatation. Le paysage productif est en marche, il est une ressource pour le design participe à la dépollution des sols. Le développement économique du site se poursuite et les nouvelles activités sont soumises à l’éco-conditionnalité. Les bords de la RN sont investis et le PNR peut enfin s’immiscer complètement dans la ville par ce grand parc métabolique urbain ainsi créé.

AMITER

Programme Amiter, Mieux aménager les territoires en mutation exposés aux risques naturels

Lieu : Quartier Rivière et Valbenoîte Saint-Etienne

Équipe : grue. paysage , urbanisme / Atelier Roberta paysage (mandataire) / Haku ! (VRD, hydraulique )

Maîtrise d’ouvrage : Ministère de la Transition écologique

Superficie : 32 ha

Années : 2021

crédit images : grue / Roberta